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Nitazène, cette drogue surpuissante qui inquiète l'Europe

Restée dans l'ombre durant des décennies, cette drogue de synthèse est utilisée pour couper l'héroïne – à l'insu des consommateurs. Publié aujourd'hui à 18h23 Les nitazènes inquiètent les autorités européennes. AP C'est une drogue de synthèse dont on ne parlait pas il y a quelques années: les nitazènes. Mais voilà que ces substances préoccupent les autorités européennes, rapporte «The Wall Street Journal» , cité par nos confrères de Blick . Les nitazènes sont des opioïdes artificiels, dont certains composés sont jusqu'à 50 fois plus puissants que l'héroïne. Une puissance extrême, inévitablement dangereuse. Développés en Suisse dans les années 1950 par l'entreprise pharmaceutique Ciba AG, les nitazènes sont restés dans l'ombre durant des décennies. Ils n'ont toutefois jamais été autorisés pour usage médical. Au fil des décennies, ils sont réapparus de façon sporadique sur le marché de la drogue, explique The Conversation : en Italie en 1966, en Allemagne en 1987, puis à Moscou en 1998. Mais ce n'est qu'à partir de 2019 qu'ils font un retour massif. Une succession d'overdoses Souvent mélangés à l'héroïne à l'insu des consommateurs, les nitazènes présentent un risque de surdose extrêmement élevé. Dans certains cas, les effets sont tels que même la naloxone – l'antidote de référence contre les opioïdes – ne suffit plus. C'est ce qu'a prouvé un double décès survenu au Royaume-Uni en 2021. Depuis cet incident, la situation s'est aggravée. Entre 2023 et début 2025, plus de 400 morts ont été attribuées à ces substances outre-Manche, tandis qu'au moins 150 décès ont été recensés dans le reste de l'Europe rien qu'en 2023. Trafic discret Leur diffusion rapide s'explique en partie par un trafic international discret, facilité par internet. Produits majoritairement en Chine, les nitazènes sont acheminés par colis postaux et vendus à des prix bien inférieurs à ceux de l'héroïne, explique encore The Conversation . À cette dynamique s'ajoute un contexte géopolitique favorable à leur essor: la chute historique de la production d'opium en Afghanistan (consécutive à l'interdiction imposée par les talibans en 2022) pourrait pousser les réseaux criminels à miser davantage sur ces drogues de synthèse. D'autres sujets sur les stupéfiants et leur consommation Newsletter «Dernières nouvelles» Vous voulez rester au top de l'info? «24 heures» vous propose deux rendez-vous par jour, pour ne rien rater de ce qui se passe dans votre Canton, en Suisse ou dans le monde. Autres newsletters Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.